Depuis 2009, le barrage de Castillon abrite l’un des plus grands cadrans solaires au monde
Ces lacs artificiels aux eaux limpides constituent aujourd’hui de grands attraits et de forts enjeux économiques.
L’objectif premier de ces lacs était d’irriguer les terres.
En effet, après la pénurie d’eau de 1895, les provençaux ont une seule idée en tête : apporter l’eau potable à Aix-en-Provence et Marseille. A cela s’ajoute la volonté de maîtriser la rivière de la Durance, provoquant des crues et de nombreux dégâts.
Ce projet d’ampleur nationale prend forme dans toute la Provence en créant la première retenue d’eau : le barrage de Castillon.
Sa mise à l’eau en 1948 a engendré de nombreuses conséquences. Avant la réalisation des grands travaux orchestrés par la Société Hydroélectrique du Verdon, vivaient des habitants travaillant la terre et cultivant des arbres fruitiers. Ces locaux implantés dans le village de Castillon, proche du Verdon, ont dû déménager, laissant leurs terres et leurs maisons.
Quelques années plus tard, ce sont les habitants des Salles-sur-Verdon qui subiront le même sort avec la mise à l’eau du lac de Sainte-Croix en 1973 par EDF. Les villages de Bauduen et de Sainte-Croix-sur-Verdon auront réussi, quant à eux, à faire revoir la hauteur du lac en abaissant sa profondeur. Ensevelis, les villages de Castillon et les Salles-sur-Verdon seront reconstruits non loin. Aujourd’hui, on peut encore apercevoir quelques vestiges du village de Castillon, notamment lorsque le lac est au plus bas. En hiver, le pont Julien dévoile une partie de son histoire.
Depuis 2009, le barrage de Castillon abrite l’un des plus grands cadrans solaires au monde. Avec près de 13 000 m2, la particularité de ce dernier est qu’il se lit grâce à l’ombre de la corniche. Haut de 95 m et large de 200 m, vous pourrez franchir ce barrage en voiture ou à pied.
Si la principale fonction des barrages était l’irrigation des terres, la production d’électricité reste néanmoins très importante pour la vallée. Actuellement, le barrage de Castillon parvient à produire, à lui seul, la consommation annuelle de 31 100 personnes (soit deux fois la population de Digne-les-Bains).
Dans les années 80, les lacs montrent une toute autre facette. Avec le développement progressif du tourisme et la promotion des Gorges du Verdon par le Touring Club France (ancienne association de développement touristique) des bases nautiques prennent possession des lacs de Castillon et de Sainte-Croix.
Les compagnies d’eau vive, quant à elles, verront le jour suite à la régularisation des lâchers d’eau réalisés par EDF. Aujourd’hui les lacs et les lâchers d’eau sont de véritables moteurs touristiques rendant la destination attractive.